On ne s’étonnera pas de ce que Philippeaux est, comme sa peinture, lui-même un pince-sans-rire. On se réjouira peut-être du dynamitage de la société consumériste à laquelle s’attaque ce musicien pop devenu peintre, avec une inventivité déconcertante, beaucoup d’élégance, avec une pointe d’esprit dada.

Sa famille ? Une forte dose de pop, celui du pop européen critique, mais aussi Van Gogh, Magritte, Duchamp, Picabia, Lichtenstein, Koons…

Bernard Philippeaux fait une peinture qui se lit dans un monde qui se lit sans même nous en rendre compte ; alors il faut bien qu’un peintre nous apprenne à lire au deuxième degré, voire troisième. Philippeaux s’est donné pour mission de nous réveiller, peut-être nous guérir de cette société basée sur le mal-être, qui affiche son bien-être à la face du monde entier. S’il existe aujourd’hui une peinture pop radicalement critique, c’est celle de Philippeaux.

L’artiste est habile, ingénieux, jamais pris au dépourvu, et l’adéquation est forte entre ce qu’il souhaite et ce qu’il réalise.

Maintenant, l’écriture l’accompagne dans ses rêves. Ses nouvelles créations picturales sont basées sur le délitement social, mais aussi sur la fraternité des terriens, les changements géographiques : le réchauffement climatique, la désertification, la montée de la mer qui nous envahit…

À consommer sans précaution.

J.L.C.P.T.R.B.B.C.B.P