Depuis plusieurs années, une partie importante des recherches picturales de Patrick Meunier (quand il ne se consacre pas à ses activités d’éditeur et créateur de livres d’artistes) se réinvente dans de nombreuses séries, des dialogues complexes et foisonnants entre des fragments d’œuvres, des repères iconiques glanés dans l’histoire de l’art, l’architecture ou le design (qui ont marqué sa vie d’artiste et d’architecte).

Culture pop(ulaire), poésie et jubilation sont venues s’installer dans des peintures, des dessins, des volumes. Des petites familles de sculptures hétéroclites qui s’assemblent ou se dispersent dans leurs équilibres, leurs postures, leurs acrobaties en épisodes combinatoires ou aléatoires pour raconter des micro et mystérieuses histoires.

Ces petites pièces associatives se délectent de matériaux et de médiums hétéroclites. Elles célèbrent, avec une certaine insolence, une agitation des formes, un télescopage des signes, une aventure des objets, une logique incongrue de la peinture. Dans ce paysage de récupération fantastique, le langage poétique et les rencontres improbables sont malicieuses.

La peinture — celle qui s’étale sur le papier ou sur la toile — s’emballe, monochrome, comme un écran, une piste de danse, un terrain de jeux. Puis elle tend ses couleurs vibrantes vers des collages, des dessins, d’autres peintures. Là s’agitent des paysages énigmatiques, des poésies bancales, des encombrements de rêves où se révèlent, dans la mystérieuse abondance des formes et des objets, ombres ou silhouettes, la relation complexe, sentimentale et esthétique que nous entretenons avec les objets et les lieux.

Des retrouvailles récentes avec des abstractions anciennes suscitent des rencontres poétiques discrètement figuratives… À suivre.