Les pinceaux d’Hugo Duras voltigent avec jubilation. Les traits, les formes, les couleurs se déploient en scènes exubérantes qui explorent aussi bien le quotidein du peintre que ses pensées imaginaires. Le trait est vif, le motif dynamique. Souvent les couleurs primaires donnent le LA à une partition jazzy, libre, rythmée par l’invention incessante de figures et de signes récurrents et multiples, agités par les couleurs intenses, douces et audacieuses à la fois.

Les scènes d’intérieur, le jardin, l’atelier sont aussi fantasques que familiers et si l’ensemble dégage une ambiance que l’on pourrait qualifier d’enfantine ou naîve, c’est plus vers une poésie « surréaliste » que tendent ces compositions sans simplifications ni abstractions. Elles jouent de signes, de couleurs et de symboles reconnaissables, comme les éléments d’un langage pictural et narratif spécifique à l’artiste.

Parce qu’Hugo Duras assume pleinement son hommage à Mirø, sa peinture s’épanouit hors d’un symbolisme codifié. La célébration de la vie n’est pas affaire de calcul. La spontanéité, le foisonnement et la générosité imprègnent les tableaux intimistes, les portraits, les objets ou les idées. On ne se lasse pas de chercher un chat lové, un enfant rieur, le regard vif d’une femme, une grande peinture flottant sur un mur, une plante voluptueuse… et le peintre dans son atelier. Et lorsque le dessin ou la forme se font plus dépouillés, c’est la couleur, pure le plus souvent, qui évoque dans un aplat serein et naturel, une silhouette essentielle.

Les projets artistiques et pédagogiques spécialement conçus pour la petite enfance que développe Hugo Duras sont indissociables de sa production. On comprend tout son intérêt humain et artistique pour l’affirmation de la pensée créative de l’enfant et les figurations libres et puissantes que les expérimentations émotionnelles, sensorielles et théâtrales suscitent dans son imaginaire et sa posture artistique instinctive.