Le monde de Jean Fléaca est un rêve du monde. Un monde dit en délicatesse, en sobriété, en fragments mystérieux et en assemblages elliptiques, qui nous invite à l’observation, à la contemplation poétique du spectacle de la nature, de la campagne. Un lapin, un arbre, une rivière, un reflet, une scène champêtre du XVIIIᵉ siècle, une photographie découpée, les haïkus crayonnés, le début ou la fin d’une phrase. Il dessine, écrit, peint, associant les médiums sans en privilégier aucun.
Jean Fléaca ne livre qu’une partie de l’histoire — la sienne et celle qui devient la nôtre lorsque nous avons complété les blancs, les mots manquants, que nous avons dépassé les nuages, imaginé la forêt, traversé la rivière ou rencontré Watteau.
C’est un journal vibrant, flottant, une combinaison évocatrice entre les mots et les traits, les objets, les paysages ; une incitation à recevoir ces fragments de monde éparpillés et incertains, un peu nostalgiques peut‑être. Jean Fléaca regarde, puis se souvient, et le dessin construit ces souvenirs et ces sensations incomplètes, discontinues. Le texte alors, sans aucune valeur de commentaire ou de légende mais comme un écho « littéraire », est indissociable de l’équation poétique qui s’impose malgré tout.
L’artiste livre le paysage en morceaux choisis, alliant des vues naturalistes à des objets, des formes ou des personnages échappés d’un autre rêve qui viennent finement s’immiscer dans l’histoire. Les connivences visuelles, les complicités de la couleur détournent la compréhension du réel.
L’histoire est incomplète ? Non, Jean Fléaca fixe le souvenir particulier des choses aperçues, aimées, qui ont touché plus que d’autres son esprit promeneur.
Il invente un paysage intérieur incertain, suspendu dans le temps. La forme narrative nous devient familière au fur et à mesure que nous nous reconnaissons dans ses lieux, ses sensations, ses objets et que nous partageons un instant les mêmes souvenirs que lui — que nous partageons le même monde.
Né en 1954 à Cholet.
Diplômé de l’École des beaux-arts de Nantes, il vit et travaille à Nantes où il enseigne les arts plastiques.
Quelques expositions personnelles (ou presque)
2020 20 et une lithographies, 3 histoires. Avec Philippe Cognée, Nacu Sulmont et Grégory Markovic. Le Bistrot à Gilles, Nantes.
2016 Suite anglaise, campagne française Galerie RDV, Nantes
2009 L’atelier, Nantes
2001 En delà Artothèque, Nantes
2004 Dessins et pastels, Musée de l’Abbaye de Saint Croix, Les Sables d’olonne
1995/1996 Galerie Ray Gun, Valence (Espagne)
1994 Découvertes 94, Paris
1993 Galerie Plessis, Nantes
1988/1991 Galerie la Cour 21, Nantes
1987 Maison de l’avocat, Nnates
1984 Galerie Arlogos, Nantes
Galerie Christian Laune, Montpellier
Quelques publications récentes
2004 Catalogue Jean Fléaca, dessins et pastels. Musée de l’Abbaye de Sainte Croix, Les Sables d’olonne.
2014 2016 Rêver le monde. Collection Traces et signes. Éditions Art Plessis
5 lithographies. L’odeur de l’encre, Combrit.