L’avantage du bestiaire fantastique est qu’il propose une zoologie imaginaire bien plus riche que celle de la nature, quand bien même les bestioles peintes en sont inspirées. Les bêtes de Richard Conte, qui sont l’objet de son œuvre depuis plusieurs années, sont des êtres de peinture, emmêlés, enlacés, attachés ; des animaux d’espèces fantasques avec collusion jubilatoire, fraternelle ou féroce avec l’humain. C’est la peinture qui mène la danse, entraîne les figures tourbillonnantes, chorégraphie les luttes, les étreintes, les caresses, les menaces, les rêves. Les paillettes parfois exaltent la surface et les êtres qui y évoluent. La couleur est organique, acidulée ou flamboyante. La matière est dense, vibrante.
La peinture de Richard Conte est sans accessoires. Ses « monstres » occupent tout l’espace. Les fables malicieuses, sarcastiques ou critiques se jouent serrées dans les toiles, évitent le bavardage et deviennent l’enjeu même de la peinture. Les bêtes échappent à leur espèce, déformées ou contorsionnées. Elles s’étirent vers l’humain ou du moins en quelques postures, quelques regards, quelques confrontations picturales.
Les fables ici n’ont aucune morale implicite et l’érotisme qui les teinte d’un attrait parfois espiègle, excessif ou transgressif n’est qu’une autre part paradoxale du merveilleux qui se dégage de l’œuvre.
Si la peinture de Richard Conte s’exprime essentiellement sur grands formats, il réalise quotidiennement des dessins et peintures sur des liasses de papier coton qu’il assemble en cahiers de cent quatre‑vingt‑douze pages. Elles sont une source d’inspiration unique autant que des livres d’artiste autonomes.
Richard Conte est théoricien de la poïétique, familier du Surréalisme, il eut comme mentor le peintre, philosophe et historien d’art, René Passeron.
Né en 1953 à Philippeville. Il vit et travaille à Yerres.
Richard Conte travaille dans les domaines de la peinture, de la performance et du cinéma. Il mène de pair la pratique artistique, la recherche et l’enseignement. Il est aujourd’hui professeur émérite à l’Ecole des arts de la Sorbonne de l’Université Paris Ses recherches portent essentiellement sur l’étude de la création (Poïétique) dans ses relations avec la peinture, la philosophie, l’insularité, les sciences et le sport.
Quelques expositions personnelles
2025 Un bestiaire des forêts. Maison des Arts. Brunoy
2023 Galerie DB, Paris
Danse avec les bêtes. Galerie GAZ. Les Sables d’Olonne
2020 Galerie Michel Journiac, Université Paris 1, Entre amis (avec Michel Gouéry).
2013 Galerie du Tableau, Marseille, (avec Jiří Kornatovský)
2009 Galerie Deborah Zafman, Paris.
2005 Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, France.
2001 Espace d’art contemporain Camille Lambert, Juvisy-sur-Orge, France
2000 Musée d’art contemporain de l’université nationale de Séoul (avec Jean-Pierre Brigaudiot),
1997 Château Dampierre, Anzin (Hauts de France), Les Années Rondes, 1996–1986.
1996 Galerie Nicole Ferry, Paris. Les Autonus.
1994 Musée des Beaux-Arts . Bourges
1993 Université de Pau et Galerie Pascal Weider.
1992 Galerie Nicole Ferry, Paris
Galerie Art et essai, Rennes.
1988/89 Galerie Nicole Ferry, Paris.
1988 Galerie de l’Université de Toulouse-le-Mirail.
1986 Musée Gauguin, Papeete (Tahiti)
Galerie Eros Errance, Rouen, France.
1985 Centre culturel Jacques Brel, Thionville. (avec Jean Hélion)
1982 Galerie Pierre Lescot, Paris.
Quelques publications récentes
2024 Rêves de bête. Richard Conte et Michel Guérin. Collection Diptyque. Éditions la Part de l’œil
2022 Les animaux malades de l’humain, Catalogue d’exposition, Institut Confucius de Tahiti (Texte de Richard Leydier)
2020 Danse avec les bêtes (avec le poète Serge Pey) éditions Tarabuste
2018 Entre amis (avec Michel Gouéry et Gilles Tiberghien), catalogue de l’exposition à la galerie Michel Journiac, Paris.